A l’occasion du sommet de l’OGP, qui s’est tenu à Paris du 7 au 9 décembre 2016, la transparence de la vie publique aura été au coeur des préoccupations. Des enjeux démocratiques qui concernent tous les pays engagés dans le partenariat pour un gouvernement ouvert, et notamment les pays africains, dont certains ont entamé des plans d’action en vue d’ouvrir leurs données publiques.
« Pour être honnête, le gouvernement ne s’intéresse pas à notre action », estime Maurice Thantan, président de l’association des Blogueurs du Bénin. Cinq fois plus petit que la France, niché sur la côté ouest entre le Togo, le Niger, le Burkina Faso et le Nigeria, le Bénin se classe parmi les pays les plus pauvres du monde. Pourtant, il ne s’avoue pas vaincu en matière d’open data. L’association des Blogueurs du Bénin, créée en mars 2015 présente aujourd’hui son projet Benin Open Data Initiative : « ce projet a été lancé car il y a un vide, il n’y a pas de plate-forme de données ouvertes ni de loi pour l’accès à l’information » précise Maurice Thantan. Malgré quelques efforts notables, les données sont rarement mises à jour sur les sites internet : « sur la page de la municipalité de Cotonou, on peut voir l’image de l’ancien maire alors qu’il ne l’est plus depuis un an et demi », s’indigne une journaliste béninoise. Le problème n’est pas seulement le manque d’actualisation, c’est aussi l’impossibilité d’exploiter les fichiers fournis en version PDF par le service public ou encore l’obligation de payer pour accéder aux documents officiels. Difficile donc, dans ce contexte, pour les journalistes et les béninois de prendre connaissance de la situation de leur pays. La société civile tente, à sa façon, de faire bouger les choses.
Sensibiliser pour progresser
« Le plus important pour nous, c’est de sensibiliser les citoyens », confirme Maurice Thantan. Et les actions sont nombreuses pour cette association : ateliers auprès des parlementaires, de la société civile et des médias, hackathons pour comprendre le principe de l’open data, participation aux sommets de l’OGP, le Social Good Summit, l’OpenCon,… Pour la société civile, l’enjeu ne concerne pas seulement les médias, il est national, comme l’explique la journaliste béninoise : « nous demandons de faciliter l’accès à l’information publique dans les détails : nous voulons voir le budget de la commune, le plan de développement communal, les registres des écoles scolaires… Cet accès est important pour que le développement soit vraiment le nôtre ».
Si les résultats sont encore timides, l’association peut compter sur l’action du Parlement béninois qui travaille actuellement sur un projet pour l’ouverture des données. Problème : le coût financier. « Une fois que nous aurons une aide financière confortable, nous pèserons davantage dans le débat au gouvernement », indique Maurice Thantan. Aujourd’hui, le principal apport provient de la fondation OSIWA (Open Society Initiative for West Africa) qui a financé près de 300 projets entre 2011 et 2013 dans dix pays, soit 37 millions de dollars américains de financements pour améliorer la participation des citoyens. La route est donc encore semée de quelques embûches pour l’association béninoise. L’open data semble pour autant y tracer son chemin doucement, mais sûrement.
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